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Published 20 avril 2016

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L’Afrique intensifie la lutte contre les crimes à l’encontre de la vie sauvage

Le Caire, Egypte, le 20 Avril – Faisant face à des niveaux sans précédent de braconnage et de trafic des produits issus de la vie sauvage, les pays Africains ont accepté cette semaine lors de la Conférence Ministérielle Africaine sur l’Environnement (CMAEN – AMCEN en anglais) de prendre de nouvelles mesures audacieuses pour mettre en œuvre une stratégie d’envergure continentale pour lutter contre le commerce de produits issus de la vie sauvage.


Les ministres ont adopté une feuille de route d’implémentation dotée d’une matrice active pour la « Stratégie Africaine Commune pour Combattre l’Exploitation et le Commerce Illégaux de Produits issus de la Faune et de la Flore Sauvage en Afrique », allant de pair avec d’autres étapes pour assurer sa bonne mise en place.

« Ce plan concret pour mettre en œuvre la Stratégie Africaine pour lutter contre le commerce de produits issus de la vie sauvage est une étape cruciale vers la fin de la crise du braconnage et du commerce de produits issus de la vie sauvage inhérente au continent, » affirme le directeur senior du programme TRAFFIC pour l’Afrique et l’Europe, Roland Melisch. « Nous encourageons tous les états membres de l’Union Africaine (UA – AU en Anglais) ainsi que leurs partenaires à prendre des mesures immédiates au niveau national, en accordance avec ce plan ce qui permettra ainsi d’aider à catalyser une action continentale et globale évolutive. »

Développé à la suite d’une conférence internationale sur le commerce illégal de produits issus de la vie sauvage à Brazzaville en Avril 2015, la stratégie commune a été endossée par le conseil exécutif de l’Union Africaine (UA) au cours de sa 27ième session ordinaire à Johannesburg en Juin.

L’accord sur le plan de mise en œuvre a été conclu lors d’un meeting consultatif ayant eu lieu à Addis Abeba le mois dernier qui a été organisé par la Commission de l’Union Africaine et a impliqué des experts des états membres, des partenaires du Consortium International sur la Lutte contre les Crimes commis à l’encontre de la Vie Sauvage (CILCVS – ICCWC en anglais), d’autres agences des Nations Unies et des organisations internationales et régionales de conservation.

« Les vautours Africains sont au bord de l’extinction directement ou indirectement à cause de l’empoisonnement relatif au braconnage pour l’ivoire et le traditionnel trafic de médicaments » indique Ken Mwathe, en charge des politiques et de leur promotion au bureau international d’Afrique BirdLife. « BirdLife est encouragé par le niveau d’engagement et de soutien dont ont fait preuve les pays Africains où les habitants dépendent grandement des vautours pour enrayer la propagation de maladies. Le plan assurera une action régionale coordonnée contre le crime à l’encontre de la vie sauvage sur le continent Africain ».
Un groupe d’experts constitué de représentants des états membres de l’Union Africaine va maintenant être établi pour revoir la matrice de mise en œuvre et de soutenir/consolider le plan d’action. Des groupes de travail régionaux vont également être conviés. Les pays d’Afrique du nord ont exprimé le besoin de se montrer plus engagé dans la stratégie et ont demandé aux groupes de travail de populariser la stratégie visant à protéger la vie sauvage dans leur région respective ainsi que de mettre en exergue les défis auxquels leur région fait face. Le Sénégal a proposé d’accueillir le premier groupe de travail régional pour la région ECOWAS (Economic Community of Western African States – Communauté Economique des Pays de l’Afrique de l’Ouest) sur le thème de la mise en œuvre de la stratégie visant à faire prendre conscience sur cette même stratégie, affiner son plan de mise en œuvre ainsi que de développer le Plan Régional de Mise en œuvre de la stratégie.


« Mettre en œuvre la stratégie Africaine commune est cruciale car aucun pays ne peut espérer s’attaquer au crime à l’encontre de la vie sauvage seul, » affirme Elisabeth McLellan, Directrice du WWF, Initiative contre le Crime à l’encontre de la vie sauvage. « Il n’y a jamais eu un tel élan politique en Afrique pour s’attaquer au crime international et organisé à l’encontre de la vie sauvage. Aujourd’hui, nous disposons d’un plan pour transformer cela en action. »

Les discussions sur le plan de mise en œuvre au cours du meeting ministériel ont été étayées par un événement parallèle sur l’explosion du commerce illégal ainsi que sur les niveaux et les moyens de l’exploitation illégale de la faune et flore sauvages en Afrique. Organisé par la Commission de l’Union Africaine, IUCN, BirdLife International, le WWF, TRAFFIC et AWF et dirigées par le Ministre d’Etat de l’Environnement Nigérian, ces discussions se sont concentrées sur la situation actuelle, les défis à relever, les approches et les opportunités pour traiter de la crise actuelle. Les suggestions évoquées ont été une hausse du soutien budgétaire pour les forces de l’ordre et le développement d’une législation appropriée visant à contrôler, interdire ou limiter l’utilisation de produits chimiques toxiques responsables de la mort des vautours, des éléphants, des lions et d’autres espèces appartenant à la vie sauvage.


Le travail de TRAFFIC à l’égard de la Stratégie Africaine Commune a été généreusement soutenu par la GIZ (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit – Société Allemande pour la Coopération Internationale en Français) au nom du Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Economique et du Développement (BMZ) et du Ministère Fédéral Allemand de l’Environnement, de la Conservation de la Nature, de la Construction (ou du BTP) et de la Sûreté Nucléaire (BMUB).