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Published 26 mai 2010

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Le commerce illégal met les Loris en danger

Cambridge, R-U, 26 mai 2010—une étude par des chercheurs de Malaisie, d'Australie anglaise, vient de prouver que les  niveaux actuels d’exploitation des « Loris », pourraient porter fortement préjudice à leur survie. Les Loris sont de petits primates que l’on retrouve généralement en Asie.


Un Loris du Bengale déchiqueté et séché en vente. Les Loris sont souvent commercialisés dans cet état pour des besoins médicinaux traditionnels au Cambodge et au Laos PDR © TRAFFIC Asie du Sud-Est

L'étude, qui a été récemment publiée dans le  journal américain de Primatologie,  a analysé les échanges de Loris au Sri Lanka, au Cambodge et en Indonésie,  et y a découvert des différences significatives dans les cultures de ces pays par rapport à l’usage fait de cet animal.

Entouré par la superstition qui a court en Asie du sud et en Asie du Sud-Est, sur les vertus liées à la consommation de la  chair du loris, quant à sa capacité à guérir de la lèpre. Les fortifiants à base de  loris sont sensés guérir des blessures et des os cassés et aider même les femmes à récupérer leurs forces après l'accouchement. Au Sri Lanka, on pense que certaines parties de Loris peuvent écarter les «mauvais sort » et être employées pour jeter un mauvais sort à ses ennemis. Enfin, certains pensent même que leurs larmes sont un ingrédient puissant dans les philtres d'amour. Chaque année, des milliers de Loris sont exploités pour subvenir à de tels usages.

Ces espèces sont également recherchées comme animaux de compagnie, particulièrement en l'Indonésie, en dépit du fait que leurs morsures peuvent être toxiques. Chez l'homme une morsure de Loris lent peut entraîner un choc anaphylactique et même la mort. En conséquence, on enlève souvent les dents des Loris lents avant de les vendre. 

« Leur tendance à avoir peur à la vue des hommes, les rend particulièrement vulnérables aux collecteurs. Notre étude démontre que les chasseurs attrapent les loris à partir d’un crochet dès qu’ils l’aperçoivent, et ceci, habituellement lorsqu’ils sont entrain de chasser d'autres animaux. Ceci  constitue la principale difficulté à résoudre dans les problèmes de commercialisation des Loris » selon Anna Nekaris du groupe de recherche sur les Primates Nocturnes à l'Université de Oxford Brookes, et co auteur de cette étude.

Ce commerce est illégal : les loris sont protégés par les lois nationales dans tous les pays où on les retrouve. Les Loris lents figurent d’ailleurs à l'annexe I de la Convention sur le commerce International des espèces de la faune et de la flore sauvages en voie de disparition (CITES). 

Cependant, l'étude a constaté que les loris sont commercés ouvertement en grand nombre, dans les marchés d’animaux, notamment en Indonésie et au Cambodge. 

« Le commerce, en toute impunité de ces animaux, met en exergue les faiblesses notoires dans l’application des lois- les lois sont ignorées, par les trafiquants des espèces sauvages, qui ne craignent aucune répression juridique » fait remarquer  Chris Shepherd de TRAFFIC Asie du Sud-Est, un des auteurs de l'étude. 

« Ceci amplifie le manque de considération que l’on accorde aux crimes environnementaux et qui entraîne à leur tour la disparition de plus en plus fréquente de certaines espèces rares »  fait remarquer Vincent Nijman du groupe de recherche du commerce de faune d'Oxford et également co- auteur de cette étude, tout en soulignant l'importance de la surveillance continue de l'analyse des données sur le commerce de faune légal et illégal. 

« Il est très facile de mettre ce genre de commerce sur orbite, en dépit des milliers de loris qui sont vendus annuellement. Au cours de notre étude, des irrégularités ont été observées dans ce commerce, ceci est un indicateur que les autorités devraient être plus vigilantes et  souligner le besoin d’une plus grande surveillance et dune intervention améliorées. »

Les auteurs font remarquer que les connaissances et les croyances locales sur les loris devraient être employées dans le cadre des politiques de conservation, afin de protéger les derniers individus de ces espèces menacées d’Asie.


Notes:

Une étude de K. Anne-Isola Nekaris, Chris R. Shepherd, Carly R. Starr and Vincent Nijman intitulée ‘ Analyse des moteurs culturels dans le commerce des espèces sauvages dans une approche ethnoprimatologique : cas des Loris minces et lents (Loris and Nycticebus) en Asie du Sud et du Sud-Est,' publié par  le journal américain de Primatologie. Lien: http://www3.interscience.wiley.com/journal/123415757/abstract

Les Loris minces se retrouvent en Inde et au Sri Lanka, tandis que les Loris lents se rencontrent au Bhutan, en Inde, au Bangladesh, en Chine, dans le Myanmar, en Thaïlande, au Laos, au Vietnam, au Cambodge, en Malaysia, à Singapour, à Brunei, en Indonésie  et aux  Philippines.

en 2007 les Loris lents (Nycticebus) ont été introduit en annexe I de la Convention Internationale sur le Commerce des Espèces Sauvages en voir d’Extinction (CITES) ce qui en interdit tout commerce international de cette espèces, les Loris minces (Loris), son inscrit en annexe II depuis la revue de cette même convention, en 1975, afin de réglementer tout commerce international de cette espèce.