TRAFFIC Logo

 

Published 21 décembre 2015

  English 

Travail d’initiation pour l'échange d'information en Afrique Centrale

Yaoundé, Cameroun, 21 décembre 2015—une visite de TRAFFIC menée dans quatre pays d'Afrique Centrale – le Cameroun, la République Démocratique du Congo (RDC), le Congo et le Gabon - a obtenu le soutien des agences et du personnel mandatés pour l’application des lois CITES pour échanger des informations dans le cadre d'une action régionale de lutte contre le commerce illégal de faune et de flore sauvages et la criminalité. 


YUne séance de travail avec les agents des douanes à Yaoundé au Cameroun. © TRAFFIC

L'initiative a été prise pour permettre la création d’une plate-forme de communication "Trade in Wildlife Information eXchange" et une base de données de saisies "AFRICA-TWIX" (nom provisoire) pour les responsables du contrôle dans la sous-région. 

AFRICA-TWIX sera le pendant du système d’échange d’informations sur le commerce d’espèces sauvages européen ("European Union-Trade in Wildlife Information eXchange", EU-TWIX), dont le dixième anniversaire de fonctionnement a été célébré fin 2015.

Pendant une décennie, EU-TWIX, qui est géré par TRAFFIC, a facilité la surveillance du commerce illégal de faune et de flore sauvages par les agents mandatés pour l’application des lois CITES à travers l'Europe. Actuellement, il y a plus de 800 membres d’EU-TWIX faisant partie de plus de 100 agences de contrôle et représentant les 28 États Membres de l'UE, ainsi que l'Albanie, l'Ancienne République yougoslave de Macédoine, le Monténégro, la Norvège, la Serbie, la Suisse, la Turquie et l’Ukraine.

En 2014, pas moins de 13 enquêtes ont été déclenchées à la suite de plus de 500 messages liés au contrôle, échangés par l'intermédiaire du forum EU-TWIX au cours de cette année. Le réseau d’échange d’informations est également utilisé par les agents pour demander de l'aide sur l’identification d'espèces, permettant ainsi de prendre rapidement des décisions quant à la saisie éventuelle ou non des spécimens qui leur sont présentés.

"Après 10 ans de fonctionnement en Europe, les avantages d’un échange rapide et sécurisé d'informations entre les responsables du contrôle sont évidents: l’utilisation d'EU-TWIX comme modèle à reproduire dans d'autres régions a été un objectif à long terme, et aujourd'hui, il est passionnant de voir que cette ambition a été réalisée en Afrique", a déclaré Vinciane Sacré de TRAFFIC, Chef de Project EU-TWIX.

Lors de la récente évaluation participative des besoins en Afrique Centrale, 25 séances de travail sur les objectifs et les avantages de l'utilisation d’AFRICA-TWIX ont eu lieu dans les quatre pays pilotes avec les hauts responsables de contrôle, y compris des représentants des Administrations des Forêts et de la Faune et la Flore Sauvages, des douanes, de la police, de la gendarmerie, de l’Organisation internationale de police criminelle (OIPC, INTERPOL), du Pouvoir judiciaire, de l’Équipe spéciale de l’Accord de Lusaka et des organisations intergouvernementales ainsi que des agences de contrôles, y compris l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), l'Organisation mondiale des douanes (OMD) et le Secrétariat CITES. 

"Nous connaissons beaucoup de braconniers et nous connaissons leurs méthodes: ce qui nous manque, ce sont des mécanismes pour faciliter l'intervention en temps réel: une lacune qu’AFRICA-TWIX aidera à combler par l'intermédiaire d’un échange rapide d'informations de contrôle", a déclaré M. Arnaud Zonleleth, chef de la Division Criminalité Environnementale de l’Équipe spéciale de l’Accord de Lusaka.

La mise en place d'AFRICA-TWIX est tout à fait opportune dans le contexte actuel de niveaux records de braconnage dans certaines parties d'Afrique, qui a boosté, en haut lieu, la volonté et les engagements politiques afin de résoudre la crise par une reconnaissance de l'impact croissant de la criminalité sur la faune et la flore sauvages sur une plus large biodiversité ainsi que sur les peuples autochtones et les communautés locales. Les impacts négatifs de la criminalité transnationale sur la faune et la flore sauvages sont à considérer comme influant sur des questions plus larges telles que l'État de droit, la sécurité nationale, les moyens de subsistance en milieu rural et le développement économique. 

Les objectifs d’AFRICA-TWIX sont également compatibles avec le Plan d’Action sous-régional des Pays de l’Espace de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) pour le Renforcement de l’Application des Législations nationales sur la faune sauvage (PAPECALF), 2012-2017. 

Un atelier sous régional aura lieu au début 2016 à Douala au Cameroun, avec les organismes compétents des quatre pays pilotes pour échanger et mettre en place les bases pour la mise en œuvre et la gestion d'AFRICA-TWIX.

La mise en place d’AFRICA-TWIX a été soutenue par le projet Polifonds, exécuté pour la GIZ au nom du Ministère fédéral Allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et le Ministère fédéral de l'Environnement, de la Protection de la Nature, de la Construction et de la Sûreté nucléaire (BMUB).


Notes:

[1] PAPECALF stands for: "Plan d’action sous-régional des pays de l’espace COMIFAC pour le renforcement de l’application des législations nationales sur la faune sauvage"