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Published 03 mai 2015

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Les dirigeants Africains trouvent un accord sur une réponse et une action communes contre l'exploitation illégale et le commerce illicite de la flore et de la faune en Afrique

Brazzaville, Congo, Mai 2015 - La réunion des dirigeants Africains la semaine dernière à Brazzaville a donné lieu à une déclaration forte allant dans le sens d'une coordination de l'action régionale et internationale contre la criminalité envers la faune, à la fin d'une réunion de quatre jours sur l'exploitation illégale et le commerce illicite des produits issus de la faune sauvage africaine.


Sur l'image ci-dessus (de gauche à droite) : Henri Djombo, Ministre du Développement Durable, de l’Économie Forestière et de l'Environnement de La République du Congo ; Tumusiime Rhoda Peace, Commissaire de l’Agriculture et de l’Économie Rurale de l'Union Africaine ; Idriss Deby, Président de la République du Tchad ; Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo ; Daniel Ona Ondo, Premier Ministre du Gabon et Ibrahim Thiaw, Directeur Exécutif Adjoint du PNUE © TRAFFIC

La Déclaration des 20 points exhorte les États Africains à finaliser le projet de « Stratégie Commune Africaine sur la Lutte contre le Commerce Illicite de la Faune et de Flore Sauvages » et son plan d'action pour faire face à la crise. La réunion a donné lieu à des progrès significatifs dans le développement de la Stratégie Commune Africaine, qui sera finalisée et soumise pour adoption à l'Union Africaine (UA) ultérieurement dans l'année. La conférence a également recommandé aux États africains de donner l'exemple à l'Assemblée Générale des Nations Unies (ONU) en introduisant une résolution sur les crimes contre la faune avec un système de rapport pertinent.

La Déclaration encourage également les États membres de l'UA à reconnaître les droits des peuples autochtones et des communautés locales et accroître leur participation dans la planification, la gestion et l'utilisation des ressources de la faune, et également pour renforcer leurs capacités de lutte contre la criminalité envers la faune. Il demande en outre à l'UA de travailler avec les pays de transit et ceux de consommation et de développer des actions conjointes pour réduire et finalement éliminer l'offre, la demande et le commerce illégal de la flore sauvage et des produits de la faune en Afrique. Enfin, la déclaration appelle les partenaires à fournir l'appui technique, financier et logistique nécessaire à la mise en œuvre, aux rapports, à la surveillance et à l'évaluation de la stratégie africaine commune ainsi qu'au plan d'action.

La Déclaration elle-même se construit sur les résultats obtenus lors des conférences internationales précédentes sur la criminalité envers la faune et le commerce illégal d'espèces sauvages, y compris ceux du Sommet de l'Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique (Décembre 2013, Paris, France), lors des deux conférences sur le commerce illégal de la faune (Février 2014, Londres, Royaume-Uni et la réunion de suivi en fin Mars 2015 à Kasane, Botswana), la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (CMAE, au début de Mars, Le Caire, Egypte), avec un fort accent sur les défis spécifiques à l'Afrique et leurs réponses.

« La faune et la flore de l'Afrique sont gravement touchées et appauvries par l'augmentation du braconnage et du commerce illégal. Il est essentiel de noter et de ressentir l'engagement unanime et ferme démontré aujourd'hui par les dirigeants Africains pour arrêter cette tendance, qui est aussi un sérieux obstacle au développement dans la région ", a déclaré Roland Melisch, Directeur Régional de TRAFFIC pour l'Afrique et l'Europe.

"La réunion et les résultats, sont une étape positive importante et louable pour mettre fin au braconnage mondial et aux crises du commerce illégal. Maintenant, nous pouvons seulement encourager les États membres de l'UA et leurs partenaires à poursuivre sur la lancée de la conférence et soutenir la feuille de route convenue pour finaliser la stratégie contre la criminalité liée à la faune et son plan d'action qui serait efficace à l’échelle du continent ainsi qu'une action globale. ", a exhorté Melisch.

Etaient présents à la session de haut niveau de la conférence : Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, Idriss Deby, Président de la République du Tchad, Daniel Ona Ondo, Premier ministre du Gabon, Tumusiime Rhoda Peace, Commissaire de l’Agriculture et de l’Économie Rurale de l'Union Africaine, et le Directeur exécutif adjoint du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), Ibrahim Thiaw. D'autres dignitaires de haut niveau dont des ministres africains ou leurs représentants, des représentants des nations asiatiques et européennes, l'Union Européenne, le Secrétariat de la  CITES, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), l'Organisation mondiale de la Santé, d'autres programmes des Nations Unies, la banque de développement d'Afrique et la Banque mondiale, le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM), le Groupe de Travail de Lusaka, l'UICN et d'autres partenaires. Un certain nombre d'organisations internationales non-gouvernementales étaient également présentes pour apporter leur expertise technique comme TRAFFIC et le WWF.

Comme geste symbolique de l'engagement à la lutte contre l'exploitation illégale de la faune et de la flore et le commerce illicite d'ivoire en Afrique, environ cinq tonnes d'ivoire ont été détruites à Brazzaville (probablement tous les stocks d'ivoire détenus par le gouvernement congolais), le mercredi 29 Avril 2015. Le feu a été allumé par les deux présidents des Républiques du Congo et du Tchad. 

La conférence a été co-organisée par la République du Congo, la Commission de l'Union africaine, et le PNUE.


Notes:

1. Le projet de document sur la « Stratégie commune africaine sur la lutte contre le commerce illicite de la faune et de la flore sauvages » inclut des textes mis à jour uniquement à partir de ces sections de la stratégie qui ont été examinés et discutés lors de la conférence de Brazzaville, avec un accent sur le cadre stratégique de la Stratégie Commune Africaine 2015-2024. Il a été annoncé que le projet de Stratégie Commune Africaine convenu à Brazzaville soit mis à jour par le comité ad-hoc, en soutien à la Commission de l'UA, en abordant d'autres discussions de la conférence de Brazzaville et des détails supplémentaires de la pré-Brazzaville pleine de projets de stratégie, avant d'être soumis à un processus de consultation qui comprendra le Bureau de la AMCEN. La Conférence de Brazzaville a recommandé à la Conférence des Chefs d'Etats et de gouvernements de l'Assemblée de l'UA d'adopter la Stratégie Commune Africaine, une fois achevée, comme étant la réponse de l'Afrique quant à l'exploitation illégale et au commerce illicite de la faune. Le processus convenu vise à rendre compte de la Stratégie Commune Africaine à la session ordinaire du Conseil exécutif de l'UA, prête à être adoptée par les chefs d'États en Juin 2015 à Durban en Afrique du Sud.

2. La conférence de Brazzaville a été mandatée par la décision EX.CL/ Dec.832 (XXV) du Conseil exécutif de l'UA sur «la Conservation de la faune et de la flore sauvages africaines et le commerce illicite d'espèces sauvages», formulée lors de sa 25ème session ordinaire du 20 au 24 Juin 2014 à Malabo, en Guinée équatoriale, ainsi que de la décision 15/2 faite à la 15ème session ordinaire de la AMCEN sur la «Stratégie Commune Africaine sur la lutte contre le commerce illicite de la faune et de flore sauvages » qui a eu lieu du 2 au 6 Mars, 2015 au Caire, en Egypte. l'AMCEN se réunit tous les deux ans, et un Bureau (AMCEN Bureau) a été créé pour agir en son nom entre les réunions. Le Bureau régional du PNUE pour l'Afrique sert de secrétariat à l'AMCEN depuis sa création.

La participation du personnel de TRAFFIC à la conférence a été soutenue par l'entreprise allemande de développement GIZ, gérée et financée par le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ).