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Published 05 décembre 2013

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Les Etats adoptent des « mesures urgentes » pour lutter contre le braconnage des éléphants

Gaborone (Botswana), 5 décembre 2013 des éléphants — Des représentants d’une trentaine de pays réunis cette semaine à Gaborone pour discuter du braconnage des éléphants et du commerce de l'ivoire illégal sans précédent ont approuvé à l'unanimité 14 mesures urgentes pour faire face à la crise.


Les gouvernements ont convenu des mesures urgentes pour lutter contre le trafic d'Ivoire et la crise du braconnage © TRAFFIC

Des mesures d'urgence ont été établies par un processus de consultation coordonnée par l'Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), qui a organisé la réunion aux côtés du gouvernement du Botswana.

Sept pays, le Botswana, l’Allemagne, la Somalie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis d’Amérique, la Zambie et le Zimbabwe — ont déjà signé l'accord de mesures d'urgence, alors que les ministres des autres pays représentés à la réunion devraient le faire avant la fin de ce mois.

Steven Broad, Directeur exécutif de TRAFFIC, a signé l'accord, après que des organisations non gouvernementales aient été invitées à démontrer leur engagement de soutien.

Fondamentalement, les pays acceptant les mesures incluent ceux impliqués dans la filière du commerce de l'ivoire, à la source, aux niveaux du transit ou à destination.

Des mesures d'urgence seront initiées, sinon achevées, d’ici la fin 2014. Elles vont d'une approche de tolérance zéro face au crime de la faune, au renforcement des capacités d'exécution et au renforcement de la coopération internationale pour faire face et réagir aux incidents, le braconnage des éléphants et le trafic de l’ivoire  étant présentés comme  des points permanents de l'ordre du jour des comités de sécurité nationale.

Les gouvernements ont également convenu à mettre leurs ressources à disposition afin d'améliorer le suivi des populations d'éléphants vivants ; faire rapport sur les abattages illégaux d’éléphants à MIKE (système de surveillance du braconnage de la CITES) ; et sur les cas de saisies d’ivoire à ETIS (Elephant Trade système d'Information, géré par  TRAFFIC au nom des Parties à la CITES).

Les mesures visant à réduire la demande d'ivoire sur les marchés de consommation ont également été adoptées, ainsi que  des mesures pour sécuriser la gestion des stocks d'ivoire et le soutien aux communautés locales en vue de préserver leurs droits et leur capacité de gérer et de bénéficier des ressources de la faune et de la flore sauvages.

Les contributions de 20 gouvernements, 21 organisations non gouvernementales et de 4 organisations intergouvernementales entreront dans l'élaboration des mesures d'urgence, qui ont été approuvées lors de la réunion par consensus.

Toutes les mesures sont conçues en rapport avec le plan d’action éléphant qui regroupe actuellement  huit pays, plus  Hong Kong, en vertu de la CITES (Convention sur le commerce International des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction) et du Plan d'Action africain éléphant.

Cependant, l'Union européenne (UE) s'est engagée à hauteur de 12.3 millions d’euros pour un projet de « réduction de l’abattage illégal des éléphants et autres espèces en péril » (MIKE) qui inclura le soutien, sur une période de cinq ans, des programmes de suivi de l’éléphant MIKE et ETIS, et aussi pour conduire la surveillance d'autres espèces menacées comme les rhinocéros et les grands singes.

Il ya eu aussi les promesses d’un important soutien financier de l'Allemagne, des Pays-Bas et du philanthrope de Microsoft Paul Allen pour soutenir le recensement des éléphants.

« Nous espérons que les gens considéreront le sommet d'éléphant de Gaborone comme un événement historique, lorsque l'avenir des éléphants africains aura enfin pris une tournure meilleure, » a déclaré Steven Broad, Directeur exécutif de TRAFFIC.