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Published 25 mars 2010

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Les espèces marines débattues lors de la CITES

Doha, Qatar, 25 Mars 2010—la réunion des Etats-Parties, sur le commerce d'espèces menacées d’extinction, s’est achevée aujourd’hui, après près de 02 semaines de négociations, marquées par le rejet de certaines propositions, et ceci dans le but d’assurer une meilleure protection des espèces, telles le Thon d’Atlantique, les Coraux et certaines espèces de requins.


Des danseurs lors de la cérémonie d'ouverture. Alors que beaucoup de délégués restaient optimistes sur les positions de la convention, cet optimisme s’est avéré non fondé. © TRAFFIC

Les sujets relatifs au commerce des espèces marines n’ont pas bénéficié des appuis nécessaires lors de la Convention sur le Commerce International des espèces de Flore et de Faune auvages (CITES), qui se tient une fois tous les 3 ans.

« Il est honteux que beaucoup de gouvernements de la CITES n’aient pas tenu compte des données scientifiques face aux enjeux politiques lors de la prise de décision  sur les espèces marines. Ces sujets ont  fait l’essentiel de cette réunion et seront certainement à l’ordre du jour  lors des prochaines réunions, » a déclaré Carlos Drews, chef du programme des espèces WWF. « Si la CITES ne peut pas mettre de côté les considérations politiques et suivre les démonstrations scientifiques, les implications pour la conservation, l'utilisation durable des espèces marines et le bien être des populations seront menacées. »

En dépit de l'échec des discussions sur les espèces marines de grande importance, telles les coraux, les requins, et en particulier le thon d’atlantique, fortement mises en danger, les Etats parties ont fait des progrès dans la mise en application de certaines espèces telles le rhinocéros et le tigre.

Sur les espèces marines, la proposition sur le requin marsouin a été la seule proposition initialement acceptée mais qui a été revue, durant cette dernière journée de travaux.
« Bien que rejet de l’interdiction proposée sur le commerce international du Thon d’Atlantique ai été très décevante, celle-ci devrait être perçue comme une opportunité et non un échec », pense Sergi Tudela,  chef du département des pêcheries de WWF « Il incombe maintenant aux membres des organismes régionaux,  responsables de la gestion de la pêche du thon atlantique  d’accueillir avec le courage politique qui s’impose, les décisions qu’elles ont été incapables de mettre en œuvre pendant toutes ces années – cela suppose, une mise en place de plans efficaces de régénération de cette espèce de poisson en danger critique. »

Tudela a également fait reconnaître que la rencontre de Doha doit être perçue comme un tournant  décisif dans la reconstitution des populations de thon de l’Atlantique.

Tudela, « espère que cette réunion de la CITES sera un jour reconnue comme un point d’encrage, dans le quel les Etats parties qui sont décidés, viendraient  prendre des engagements pour sauver le thon d’Atlantique et cesser de succomber aux pressions d'industrielles, Un nouveau scénario de pro-conservation s'est ouvert avec la perspective de la prochaine réunion de la Commission internationale pour la conservation des thons atlantiques (ICCAT) en novembre prochain à Paris. »

Pour Tudela, « Cela devrait inclure une interdiction  de la pêche industrielle, ou des subventions pour la pêche dans la mer Méditerranéenne et l'UE - qui a le plus grand quota de pêche de thon et possède la plus grande majorité de la flotte marine- doit accélérer cette interdiction de ICCAT, en conformité avec les restrictions commerciale de la CITES. »

« l’ICCAT et d'autres organismes régionaux de gestion de pêche doivent produire des résultats visibles au monde entier, » a dit Steven BROAD, directeur exécutif de TRAFFIC, le Réseau de surveillance du commerce des espèces sauvages.

En attendant, les acteurs du marché et les consommateurs doivent faire des efforts pour arrêter  d’acheter, de vendre, de faire cuire,  de servir et de manger le thon d’Atlantique.

Tudela a indiqué que « Ceci enverra un message fort aux décideurs dans ce sens que, les affaires ne sont plus tout simplement acceptables comme d'habitude, ».  

Les Coraux rouges et roses - espèces qui sont fortement prisées pour le commerce des bijoux, mais considérablement surexploitées dans beaucoup de pays producteurs n’a pas pu, lors de cette réunion de la CITES être mis sous une plus grande protection compte tenu des moyens de la convention. 

Les questions d’ivoires restent non résolues
Prises séparément, des demandes de deux pays - la Tanzanie et la Zambie – d’alléger les restrictions commerciales de leurs populations d'éléphant,  qui tiendraient compte d'une vente-publique par les gouvernements de l’ivoire, ont toutes les 02 été rejetées lors de cette réunion.

 « Les nations africaines semblent maintenant loin de voter un consensus sur la façon de traiter des questions d’ivoire par rapport à 1989, » a déclaré Steven BROAD, directeur exécutif de TRAFFIC, le réseau de surveillance du commerce de faune.

 « Le dilemme demeure - tous les ans les tonnes d'ivoire s'accumulent dans des réserves des gouvernements en Afrique, pourtant  le reste du continent reste  divisé sur la question de gestion des ces stocks. » 

Les Tigres et les rhinocéros ont eu l’appui de la CITES 
Ont a pu observer cependant quelques succès de conservation lors de cette réunion de la CITES liés aux tigres et aux rhinocéros, qui font face à une crise globale du braconnage.

Les pays producteurs de tigre, y compris la Chine, sont arrivés à un consensus fort au Qatar sur les moyens d’aborder les pressions liées au commerce illégal, qui menace les populations sauvages de tigre et d'autres espèces asiatiques de grands félins. 

Les Etats-Parties de la CITES ont maintenu leur position contre la chasse au tigre à des fins commerciales ou pour leurs dérivés.

En outre, les pays possédant des populations de rhinocéros ont accepté de se concentrer sur l’application des lois,  la formation des gardes,  le renforcement des contrôles frontaliers, afin d’améliorer la surveillance des populations de rhinocéros, par des campagnes de sensibilisation dans les pays consommateurs tels que le Vietnam, et de déraciner les syndicats de crime organisé qui sont responsables de l'augmentation du braconnage et du commerce illégal de rhinocéros.

Renforcement de l’application de loi
La CITES est convenu de la nécessité de ressources financières plus importantes, nécessaires aux questions d’application de la loi à un consortium international récemment mis sur pied pour lutter contre les crimes faunique (ICCWC), et composé du secrétariat de CITES, INTERPOL, du  bureau des Nations Unies sur des drogues et les crimes, de la banque mondiale et de l'organisation mondiale des douanes, ce consortium a promis de s’engager sur un certain nombre d'activités communes, afin de trainer les criminels de faune  devant les tribunaux.

 « Les règles commerciales de la CITES peuvent seulement fournir la conservation et les avantages économiques si elles sont correctement appliquées et trop souvent ce n'est pas le cas » a dit Steven BROAD, et, « les nouveaux engagements à la conformité de la CITES et à l'application de la loi du commerce de faune annoncées à cette conférence sont des étapes essentielles pour cette bonne direction.